J’ai un petit faible pour ce terme de buller, qui en seul mot amène toute une atmosphère.

Rendez-vous compte, buller c’est ✨ se complaire ✨ à ne rien faire!

À ne pas confondre donc avec ne rien faire tout court et ses compatriotes : procrastiner, trainer, renâcler à la tâche… 😁

Buller, c’est faire des bulles

(La Palisse n’aurait pas dit mieux)

On peut buller littéralement :

Enfants, on s’amusait tellement à faire des bulles dans notre bain 🛀, que des petits malins ont même pensé à les vendre en pot. 😁 Lorsque l’on réalisait nos bulles, notre concentration était particulièrement soutenue afin de réussir à en faire des plus grandes possible. On s’extasiait à coups de Ah!  🎉 Oh!  🎊 Waouh!  🎉 sur leurs tailles et couleurs irisées : 🫧 du bonheur tout en bulles. 🫧

Ainsi, déjà concrètement, faire des bulles est une invitation à vivre intensément le moment présent, voire à effectuer une sorte de méditation active.

De ce fait, cela m’a pris – le ridicule ne tue pas hein – de m’acheter un petit pot de savon à bulles pour aller buller dans le jardin. Et depuis cela m’arrive de temps en temps de faire des bulles juste comme ça, pour le plaisir ou pour me vider la tête (qui est bien pleine, merci de ne pas en douter 😁). Zou direction enfance insouciante pendant quelques minutes. Essayez, vous allez voir, cela aide magiquement à relativiser.

On peut buller virtuellement :

Faire des bulles virtuelles, c’est se donner des moments sans autre objectif que de s’apaiser, s’émerveiller, se détendre. Cela peut ne durer que quelques minutes, le temps de regarder passer un escadron d’oiseaux, d’observer la forme des nuages, de sourire devant des enfants qui jouent… Cela peut être aussi des moments plus longs que l’on se réserve pour lire un livre agréable, dessiner, bricoler, se balader… Apprendre à se détendre est tout un art (que j’avoue je ne maitrise pas vraiment, mais j’essaie de m’y mettre sérieusement 😏).

L’expert en bullages en tous genres est sans conteste, le chat. Regardez-le tranquille devant un trou de souris, attentif comme si sa vie en dépendait alors qu’il a un bol de croquettes juste à côté; concentré lorsqu’il se lèche le pelage pour la vingtième fois de la journée; bienheureux affalé de tout son long sur l’unique tache de soleil de la maisonnée…

Soyons donc tous un peu plus chats! 😸

Le chat des voisins pris en flagrant délit de bullage sur notre table de jardin. 💛

Les chats sont effectivement des maîtres en bullage. Lorsque je suis particulièrement stressée, j’en regarde un des nôtres vivant sa meilleure vie. Oui, sur trois, il y en a toujours au moins un allongé de tout son long dans l’endroit le plus confortable possible. Il n’est même pas rare des les voir les trois en train de dormir et ceci… quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. 😂

C’est probablement pour leur côté si serein qu’ils ont inspiré tant d’auteurs! Mon amour pour les chats m’a moi-même incitée à réaliser un recueil de citations, c’est dire comme ce sont des influenceurs de première catégorie. Encore plus forts que les Kardashian !😁

Les cinq devises du bullage

En coulisse

Après avoir commencé la rédaction de cet article, je suis tombée sur un poème de Théophile Gautier qui décrit bien mieux que moi, cet état de grâce qu’est le bullage, sauf que lui ne l’appelle pas pareil 😉 .

Far-niente

Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage
Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,
J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,
Loin des chemins poudreux, à demeurer assis
Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,
Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse.
Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmi
Qui, pensant au retour de l’hiver ennemi,
Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,
Le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe,
La chenille traînant ses anneaux veloutés,
La limace baveuse aux sillons argentés,
Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.
Ensuite je regarde, amusement frivole,
La lumière brisant dans chacun de mes cils,
Palissade opposée à ses rayons subtils,
Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte
En l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ;
Et lorsque je suis las je me laisse endormir,
Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir,
Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette,
Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette.

Théophile Gautier, Premières Poésies, 1890

En coulisse